PAUL LAINÉ : MASTERCLASS D’UN INGÉ SON

Publiée le 25 mai 2022

Dans la famille masterclass à l’ISA, les étudiants demandent l’ingénieur son. Paul Lainé s’installe, prêt à raconter son parcours étonnant qui l’a conduit à travailler avec Jean Giroux, Louis de Funès, Jean Gabin, Patrice Leconte ou même Maigret. 

 Masterclass Paul Lainé

Equipé de sa perche et hors champ, pour Paul Lainé, il ne fait aucun doute : les ingénieurs du son font partie des métiers de l’ombre indispensables au cinéma. Et pour décrire son parcours, un mot seulement ; rencontre. Il décroche ses premiers emplois et presque tous les suivants grâce à la magie du bouche à oreille. “Un tel cherche un tel qui connaît un tel, tout va très vite et comme on ne s’y attend pas”, confie l’ingénieur son. A rencontre, il pourrait également ajouter confiance. C’est tout un travail de gagner l’estime et la confiance des réalisateurs. “Au début, on vérifiait le son de chaque prise derrière moi, pour être sûr d’avoir le son”, aujourd’hui, la confiance qu’on lui accorde fait office de marque de fabrique. 

Tout commence le 9 janvier 1973. Cette date, il la connaît sur le bout des doigts. C’est le jour où Paul Lainé achète tout ce qu’il faut pour capter le son et déclare : “Voilà, je serai ingénieur du son”. Il alterne les films d’auteurs et les films commerciaux. Il veut garder sa passion intacte et se renouveler sans cesse. 

 

S’adapter 

Le son est un milieu où il faut savoir d’adapter en permanence. Le matériel utilisé pour le son bouge en permanence. Il évolue. Paul Lainé a vécu le passage de l’analogique au numérique : un véritable soulagement car le voilà enfin débarrassé des bobines. Sur un plateau, il faut aussi pouvoir s’adapter à l’ambiance environnante. Il se souvient encore très bien de son premier tournage sur un film onirique. “Vous vous imaginez, jeune homme tout sérieux que j’étais, à essayer de capter le son au milieu des tas de haches et de femmes en petite tenue ?”. Lui oui, et c’était un véritable coup de foudre pour le cinéma.  

L’heure tourne et déjà, il est temps de livrer un dernier conseil aux étudiants. Attention en préparant un tournage ! Ce n’est pas le réalisateur ou les décorateurs qui vont penser au siège qui grince, au parquet qui couine ou au frigo qui ventile. Ce n’est pas parce que le son est un métier de l’ombre qu’il faut s’effacer totalement. Il faut collaborer et communiquer pour enfin laisser retentir le clap et le mot qui le fait toujours autant vibrer : “Action !”. 

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