CINÉ-CLUB À L’ISA : INTERVIEW AVEC UN PASSIONNÉ

Publiée le 5 mai 2022

Depuis 2 ans, l’ISA possède son propre Ciné-Club. Films des années 50, films récents, films noirs et thrillers psychologiques : il y en a pour tous les goûts ! De quoi animer de nombreux débats après les projections. 

Matt Dray est enseignant à l’ISA et, depuis peu, encadre le Ciné-Club. Une projection par mois qui prend place dans l’amphithéâtre du campus de la Grange-aux-Belles, dans le Xe arrondissement de Paris. Chaises alignées, écran déroulé et yeux grands ouverts, les étudiants ont la chance d’assister à une véritable séance de cinéma. Assit sur une chaise, mais pas peu fier, Matt Dray présente son club. 

Comment est né le Ciné-Club ? 

Lorsque nous avons vécu la période des confinements et de la pandémie, et que nous avons vu l’effet qu’elle avait sur nos étudiants, nous avons décidé de les faire sortir. On a créé un Ciné-Club pour les extraire des cours en distanciel. Pour les faire venir sur le campus et les rassembler autour d’un film. On a réédité l’année suivante, et cette année encore en se disant que toute école de cinéma et d’audiovisuel méritait son propre Ciné-Club. 

Concrètement, comment ça marche ? 

“D’abord, on choisit un film avec le BDE. Un film qui est entré à sa façon dans l’histoire du cinéma, auquel les étudiants n’ont pas eu spécialement accès, qu’ils ne connaissent pas ou n’ont pas l’habitude de voir. Ou même parfois des films récents. Après, on le diffuse, dans sa langue originale s’il n’est pas en français, et puis on décide après de discuter autour du film. D’avoir une sorte de débat. Débat sur l’analyse technique du film, la mise en scène, l’histoire et puis ce que ça véhicule comme thème.” 

Son rôle au Ciné-Club est directement lié à celui qu’il exerce en tant qu’enseignant en Cinéma et en Culture Artistique et Audiovisuelle. C’est le rôle de transmettre une certaine idée de la culture. La force, la puissance de la culture comme fonction sociale. Le cinéma est un véritable messager.” 

Pourquoi faire un débat après les projections ? 

“C’est très, très, important. Parce qu’on se rend compte que les étudiants sont très demandeurs de films, d’études, … Il faut bien se rendre compte que le cinéma est un monde plus complexe et plus inaccessible qu’il n’y paraît et qui a tout un tas de propositions auxquelles ils n’ont pas pensé.  

J’ai vu un ancien étudiant, qui m’a envoyé son court-métrage de 7 minutes et qui me disait être vraiment heureux d’avoir pu découvrir des films en cours. Et que le fait d’avoir vu des films qu’il ne connaissait pas, lui a permis de reconsidérer sa manière de filmer et de faire des films.  

Ce sont des étudiants en cinéma, pas de simples spectateurs qui partent le samedi soir au cinéma en famille. Là, on est avec des étudiants qui veulent faire des films, participer à des films.” 

Comment sont choisis les films projetés ? 

« Je choisis un film parce qu’il fait réfléchir. Par exemple, la semaine dernière, j’ai choisi un film de guerre qui s’appelle Sarajevo, donc c’était aussi un lien assez fort avec l’actualité, la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Que rapporter d’une guerre ? Comment le cinéma traite le sujet ? Le cinéma comme la littérature transportent des concepts forts, sauf que le cinéma est en image, ce qui le rend encore plus parlant finalement.”  

Matt Dray l’affirme, ce club est loin de faire sa dernière projection. A l’affiche pour le 19 mai : Blade Runner. Il s’agit d’un film de science-fiction réalisé par Ridley Scott, sorti en 1982. Il s’inspire du roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? de Philip K. Dick, à qui le film est dédié. On espère vous voir nombreux à la projection ! 

Pour patienter, un petit avant-goût :  

Dans les dernières années du 20ème siècle, des milliers d’hommes et de femmes partent à la conquête de l’espace, fuyant les mégalopoles devenues insalubres. Sur les colonies, une nouvelle race d’esclaves voit le jour : les répliquants, des androïdes que rien ne peut distinguer de l’être humain. Los Angeles, 2019. Après avoir massacré un équipage et pris le contrôle d’un vaisseau, les répliquants de type Nexus 6, le modèle le plus perfectionné, sont désormais déclarés « hors la loi ». Quatre d’entre eux parviennent cependant à s’échapper et à s’introduire dans Los Angeles. Un agent d’une unité spéciale, un blade-runner, est chargé de les éliminer. Selon la terminologie officielle, on ne parle pas d’exécution, mais de retrait… 

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