Comment faire une bonne vidéo promotionnelle ?

Publiée le 11 juillet 2024

 

 

 

Que vous souhaitiez promouvoir un produit, un service, ou simplement renforcer la notoriété d’une marque, une vidéo bien réalisée peut être un outil puissant pour attirer l’attention de son public cible et générer de l’engagement. Dans cet article, l’ISA vous aide à explorer les étapes clés pour créer une vidéo promotionnelle de qualité. 

 

L’Institut Supérieur de l’Audiovisuel, utilise des vidéos promotionnelles dynamiques pour présenter ses programmes et ses installations de pointe, offrant ainsi aux étudiants une immersion immersive dans le monde de la production cinématographique et télévisuelle. 

 

 

  1. L’objectif de votre vidéo

 

Avant de commencer à filmer, il est important de prendre en compte l’objectif de la vidéo. Voulez-vous augmenter les ventes ? Promouvoir une nouvelle offre ? Ou alors simplement renforcer la visibilité de ta marque ? Avoir une vision claire de l’objectif, pourra orienter efficacement le contenu et le ton de votre vidéo pour atteindre un public cible. 

 

  1. La connaissance de son public cible

 

Pour créer une vidéo promotionnelle efficace, il est préférable de comprendre le public cible. Quels sont leurs besoins, leurs préférences mais aussi leurs intérêts ? En adaptant le message au public, cela pourra vous permettre d’augmenter vos chances de susciter leur intérêt et de les inciter à agir. 

 

  1. L’élaboration d’un scénario convaincant

 

Une bonne vidéo promotionnelle raconte une histoire captivante qui va accrocher l’attention du spectateur dès les premières secondes. L’élaboration d’un scénario solide mettant en valeur les avantages de son produit ou service de manière créative et engageante.  

 

  1. le choix du bon format et des bons outils

 

Il existe de nombreux formats vidéo, allant des vidéos explicatives aux témoignages clients, en passant par des démonstrations de produits. Il est possible de choisir le format qui convient le mieux au message et au public cible. Il est préférable de s’assurer également d’utiliser des outils de production de qualité pour garantir une vidéo professionnelle et attrayante. 

 

  1. La qualité de la production

 

La qualité de la production est un aspect crucial d’une bonne vidéo promotionnelle. Il est important de s’assurer que la vidéo est bien éclairée, bien sonorisée et que les images sont nettes et claires.  

  

  1. La concision

 

Dans un monde où l’attention des spectateurs est souvent limitée, il est important de garder sa vidéo promotionnelle concise et à point. Se limiter à l’essentiel et éviter les longueurs inutiles est recommandé. Une vidéo courte et percutante sera plus susceptible de retenir l’attention du public et de transmettre efficacement le message. 

 

  1. L’intégration d’éléments visuels attrayants

 

L’utilisation des graphismes, des animations et des effets visuels va permettre de rendre la vidéo plus attrayante et mémorable. Il faut néanmoins faire attention de ne pas surcharger la vidéo avec trop d’éléments visuels, ce qui pourrait distraire le spectateur du message principal. 

 

  1. La valeur ajoutée

 

Lors de la création de la vidéo promotionnelle, il est possible de mettre l’accent sur la valeur ajoutée du produit ou du service apporté aux clients. Montrer comment le produit peut résoudre un problème ou répondre à un besoin spécifique de manière unique et convaincante. 

 

  1. Le processus de test et d’itération

 

Une fois la vidéo promotionnelle créée, n’hésitez pas à la tester auprès de votre public cible et à recueillir des commentaires. Vous pouvez utiliser ces informations pour ajuster et améliorer la vidéo avant de la diffuser plus largement. Le processus de test et d’itération pourra permettre d’optimiser l’efficacité de la vidéo. 

 

En savoir plus sur le domaine des vidéos ?  

Vous souhaitez intégrer une formation dans le domaine de l’audiovisuel ? L’ISA propose diverses formations comme un BTS Métiers de l’Audiovisuel en alternance. Ce BTS propose également 4 options avec une Option Montage et Post-Production, une Option Gestion de Production, une Option Image et une Option Son. L’ISA Paris vous propose aussi une 3e année de Bachelor « Image et Montage », avec un cursus en alternance. Vous pouvez également continuer en Mastère « Production et Réalisation Audiovisuelle » en alternance. 

 

Analyse du film Seven de David Fincher

Publiée le 25 juillet 2024

 

 

©SEVEN,(aka SE7EN), Brad Pitt, Morgan Freeman, 1995©New Line Cinema/courtesy Everett / Everett Collection

 

SYNOPSIS:

Peu avant sa retraite, l’inspecteur William Somerset, un flic désabusé, est chargé de faire équipe avec un jeune idéaliste, David Mills. Ils commencent par enquêter sur le meurtre d’un homme obèse, forcé par son assassin à manger jusqu’à ce que mort s’ensuive. L’enquête vient à peine de commencer qu’un deuxième crime, tout aussi macabre, est commis, puis un troisième. Petit à petit, les deux policiers font le lien entre tous ces assassinats.

Le film Seven de David Fincher a nécessité neuf ans de réalisation, dont sept uniquement pour l’écriture du scénario. Le scénariste Andrew Kevin Walker a commencé à travailler sur Seven après avoir déménagé à New York, où il a traversé une période de découragement professionnel, inspirant ainsi le ton sombre du film. De plus, la fin, jugée choquante par la plupart des studios, a entraîné de nombreuses révisions du scénario. Cependant, c’est précisément ce scénario original et cette fin brutale qui ont séduit Fincher, l’incitant à se battre pour obtenir la production du film.

 

La force du film se construit surtout sur le contraste entre nos deux personnages principaux : William Somerset (Morgan Freeman) et David Mills (Brad Pitt). La conception de ces personnages repose sur les principes d’un duo classique, où chacun est totalement différent de l’autre. En effet, Somerset se trouve être un vieil enquêteur, cynique et fataliste. Au contraire, Mills est un tout jeune policier très optimiste et ambitieux.

 

Chacun est caractérisé par un élément de son entourage. Somerset est caractérisé par son métronome, symbolisant son calme et son impassibilité, tandis que Mills est défini par ses chiens, reflétant son côté indiscipliné et impulsif. Même dans leur manière de s’habiller, les deux enquêteurs sont très différents : l’un arbore toujours une tenue sobre et professionnelle, tandis que l’autre, dès sa première apparition, mâche un chewing-gum, porte une cravate à motifs, est mal rasé et a une chemise mal repassée. Pour montrer la supériorité et la plus grande expérience de l’inspecteur Somerset, Mills est souvent présenté comme moins expérimenté. Cela se manifeste par de nombreux plans en plongée, des dialogues où il est peu écouté et non considéré.

Par ce contraste, David Fincher réussit à construire un duo solide qui porte l’histoire et cette enquête des plus étranges.

 

MONKEY MAN : Dev Patel dans tous ses états !

Publiée le 6 août 2024

 

 

 

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Affiche du film Monkey Man. © Copyright Universal Studios

 

 

 

L’École des Métiers de l’Audiovisuel, présente le film MONKEY MAN de Dev Patel.

Le 17 avril 2024 sortait Monkey Man, le premier film réalisé par l’acteur britannique Dev Patel. Il conte l’histoire d’un homme qui peine à gagner sa vie en Inde. Après des années de rage refoulée, il est prêt à tout pour se venger.

Dev Patel. Son nom est déjà connu du grand public. Révélé en 2008 pour son rôle dans Slumdog Millionnaire, l’acteur d’origine indienne n’a cessé depuis de se faire une place dans l’industrie du cinéma. Il marque l’année 2024 avec la sortie de Monkey Man, premier long métrage réalisé par l’acteur et coécrit avec John Collee et Paul Angunawela. Dev interprète le rôle principal de Kid, un homme qui participe à des combats clandestins pour survivre. Il est surnommé Monkey Man à cause du masque de singe qu’il porte durant les combats. Ce dernier décide de se lancer dans une quête pour venger sa mère brûlée vive dans son village lors d’un incendie commandité par Baba Shakti, un gourou avide. 

 

Un film d’action pour Dev Patel

Monkey Man est aux antipodes du dernier film dans lequel Dev Patel a joué, La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar (2023) de Wes Anderson. Il n’est plus question de monologues où l’on retient son souffle, mais plutôt de scènes de combats haletantes tant elles sont effrénées. Dans ce nouveau projet, Dev Patel plonge le public dans l’action pure. Le ton est donné dès le début avec un combat entre Kid et le Serpent, son adversaire dans l’arène clandestine. Les plans fixes et les travellings permettent d’apprécier les scènes de combat. L’acteur a l’occasion de montrer ses compétences en taekwondo, sport qu’il pratique depuis les années 2000.

Les scènes d’affrontement ont beau être divertissantes, Monkey Man ne révolutionne pas le genre. Le scénario renferme les éléments essentiels qui assurent le bon fonctionnement d’un film d’action : le combat, la vengeance et des antagonistes. Le thème du traumatisme est plutôt bien amené avec des flash-backs, et Dev Patel est tout à fait convaincant dans le rôle de l’homme vengeur. Il est intéressant de le voir dans cet exercice, mais on ne peut pas dire que l’on en ressort bouleversé.

L’hindouisme dans Monkey Man

Le mélange entre traditions indiennes et modernité est ce qu’il y a de plus intéressant. Dev Patel a ajouté une touche spirituelle avec la présence de l’hindouisme. Cette religion ouvre et clôture le long-métrage. Tout au long de l’histoire, Kid est constamment comparé au personnage de la mythologie hindouiste, Hanuman, un homme singe qui incarne la force et le courage. La spiritualité de Monkey Man change des films d’action habituels. La création de Dev Patel est une combinaison intéressante d’actions et de mythes. Même s’il ne bouleverse pas les codes du genre, Monkey Man se laisse agréablement regarder.

Si vous êtes intéressé(e) par le monde de l’audiovisuel, vous pouvez rejoindre l’ISA (l’Institut Supérieur d’Audiovisuel), nous formons nos étudiants à tous les métiers de l’audiovisuel grâce à des formations reconnues de Bac à Bac+5 en alternance aux débouchés multiples fiables. Si vous souhaitez en savoir plus sur le BTS Métiers de l’Audiovisuel, la 3ème année de Bachelor « Image et Montage » ou encore le Mastère « Production et Réalisation Audiovisuelle », n’hésitez pas à nous contacter.

 

Critique: Un pt’it truc en plus

Publiée le 11 août 2024

 

 

©Pan Distribution

 

Découvrez avec l’ISA, l’École des Métiers de l’Audiovisuel en alternance, un film social et familial à petit budget, qui cache en réalité le second meilleur démarrage du cinéma français avec 280 000 entrées lors de son 1er jour d’exploitation puis 1,5 million d’entrées la 1ère semaine. Juste derrière Bienvenue chez le Ch’tis, ce film à 6 millions d’euros a pris de cours tout le cinéma français et c’est mérité.

Pourquoi ? Le film est simplement génial, il traite avec délicatesse et finesse le sujet du handicap sans aucune moquerie ou jugement. À vrai dire, le film est simple mais la qualité de l’écriture d’Artus et Milan Mauger le rendent magique, traduit par la réussite comique, la musique, la force des dialogues et tant d’autre… D’un humour décomplexé et amusant, Artus et son équipe mettent en lumière une partie de la population, trop souvent marginalisée ou sous-représentée, en brisant les préjugés, en ne montrant que la réalité. Par ce processus, le spectateur va constater et intérioriser les nombreuses similitudes qu’ils ont en commun et inconsciemment mieux les accepter. Un p’tit truc en plus est d’une pureté totale, d’une bonne humeur constante et d’un amour pour ces personnages inconsidérés.

Le casting est composé de réels de personnes en situation de handicap. On compte également Artus, en personnage principal guidant le métrage. Alice Belaïdi, en animatrice dévouée, est sublime dans son rôle. Cependant, ils ne peuvent rivaliser face à Clovis Cornillac, qui crève l’écran dans son rôle de mafieux, un personnage qu’on ne lui connaît pas mais qu’il maîtrise à la perfection. Sur fond de vacances à la campagne, se développent de nombreuses trames secondaires, plus pertinentes les unes que les autres. En somme, un film très réussi mettant en lumière le handicap et qui mérite très bien son départ explosif.

 

A l’ISA, conscient de la complexité et des évolutions constantes du secteur, nous formons nos étudiants à tous les métiers de l’audiovisuel grâce à des formations reconnues de Bac à Bac+5 en alternance aux débouchés multiples fiables. Si vous souhaitez en savoir plus sur le BTS Métiers de l’Audiovisuel, la 3ème année de Bachelor « Image et Montage » ou encore le Mastère « Production et Réalisation Audiovisuelle », n’hésitez pas à nous contacter.

De l’idée à l’enregistrement : la composition d’une musique de film

Publiée le 1 février 2025

Tu t’es déjà demandé comment naissent les musiques qui te donnent des frissons au cinéma ? Ces mélodies qui te transportent, qui te font pleurer, qui te font croire que tu peux soulever Mjolnir alors que t’as déjà du mal avec ton sac de courses ?  La magie de composer une musique de film !

 

Si ton rêve, c’est de composer une musique de film /une BO digne d’un Hans Zimmer (Interstellar), d’un John Williams (Star Wars), ou même d’un Jérôme Rebotier (Un Parfait Inconnu, Le comte de Monte-Cristo), voici le guide (alors euhh mon guide donc pas non plus LE guide non plus, ce sont plus des conseils) pour passer de l’idée à l’enregistrement.

 

Lire le script et capter l’ambiance  

Avant de poser une seule note, faut comprendre l’histoire et l’ambiance du film. Ah ben oui, tu imagines si tu fais un son ultra dynamique sur l’enterrement de Iron Man…bof l’ambiance quoi.  “Tu bosses sur quoi ?” tel est la question : 

Un drame psychologique ultra-lent où le silence est presque plus important que la musique ? (Joker).  Un blockbuster spatial qui te met des étoiles plein les yeux ? (Interstellar). Ou encore un film biographique musical qui doit sonner réaliste ? (Bohemian Rhapsody). Bref, chaque film a son ADN sonore. Tu n’arrives pas avec une guitare électrique sur un film d’époque, sauf si le réal a vraiment une vision très particulière.

Trouver le thème principal

C’est LA mélodie qui va rester dans la tête du public. Un bon thème, c’est un peu comme un bon logo sonore : tu l’entends une fois et tu le reconnais immédiatement. 

Prenez Star Wars par exemple, dès que t’entends la fanfare, t’as envie de dégainer un sabre laser et tu sais directement que Dark Vador est proche. Le Seigneur des Anneaux c’est juste deux notes et direct t’as envie de partir en randonnée en Nouvelle-Zélande et puis Narnia, la musique “The Battle” donne envie de crier “POUR ASLAN” ou de partir manger des loukoum (à choisir). 

Pas besoin de 200 instruments, juste la bonne émotion au bon moment et vous toucher (même si on ne va pas se mentir un bon morceau au piano ou au violon rend quand-même pas mal). 

Composer une musique de film c’est…travailler avec le réalisateur 

Un bon travail d’équipe et surtout une bonne dose de communication. Le compositeur n’est pas en mode « Je fais ce que je veux, démerdez-vous ». Il doit collaborer avec le réal pour que la musique colle parfaitement aux images. Le challenge ? Trouver le bon équilibre entre ce que veut le réal et ce que ressent le compositeur. Spoiler : ça implique souvent des aller-retours et des « C’est bien, mais… ». Faites venir votre compositeur sur le tournage pour qu’il s’inspire de l’ambiance du film.

Enregistrer avec un orchestre… ou un laptop (eh oui composer une musique de film, c’est plusieurs méthodes)

Deux teams s’affrontent dans le monde des BO de films, la team orchestre symphonique. On parle de 100 musiciens, une acoustique de fou et des instruments qui vibrent en vrai (exemples : Harry Potter, Interstellar, Le Seigneur des Anneaux…) avec une ambiance épique garantie, mais bon, faut quand même un budget solide (aka pas celui de ton court-métrage étudiant). La team MAO (musique assistée par ordinateur). Ici, on bosse seul avec un clavier MIDI et des banques de sons (exemples : Stranger Things (avec ses synthés 80’s), The Social Network (BO ultra-minimaliste signée Trent Reznor & Atticus Ross). Une team parfaite pour une ambiance moderne, électro ou expérimentale… et carrément plus accessible niveau matos. 

 

Une bonne musique de film ne se contente pas d’accompagner l’image, elle la sublime. Elle guide l’émotion du spectateur, l’immerge dans l’univers du film et, dans certains cas, devient aussi culte que les scènes elles-mêmes (coucou Titanic et Pirates des Caraïbes). Alors, prêt à devenirle prochain Ennio Morricone ?

Jérôme Rebotier, compositeur autodidacte

Publiée le 24 février 2025

 

 

« La musique m’a sauvé », confie Jérôme Rebotier. Lorsque, enfant, il perd ses parents, il se voit confié à une tante professeure de musique entre l’âge de 7 et 10 ans : elle lui fait découvrir Mozart et d’autres grands compositeurs, ce qui se révèle une véritable thérapie. Chez sa tante, qui lui apprend toutes les bases, la musique est omniprésente, mais Jérôme se considère avant tout comme un autodidacte. Plus tard, il racontera dans un roman, Dans la cour, l’histoire d’un jeune garçon qui s’affranchit de son enfance difficile grâce à la musique. Quand il découvre que Dany Elfman était lui aussi autodidacte, il se sent inspiré pour écrire des pièces pour orchestre.

 

 

 

 

Adolescent, il écoute beaucoup de country, de crooners et, plus généralement, de musique américaine des années 50. Sollicité par un étudiant de la Femis, il compose une partition country pour son film de fin d’études. Puis, il écrit un trio à cordes pour un court métrage, Le Modèle (1996) de Guillaume Deffontaines, étudiant de Louis-Lumière devenu chef-opérateur par la suite.

 

Mais c’est en travaillant dans un vidéo-club spécialisé dans le cinéma d’auteur qu’il se forge sa culture cinématographique. Il participe à plusieurs courts métrages avant d’avoir la chance de composer la partition de Laissons Lucie faire (1999) d’Emmanuel Mouret. Grâce au retentissement du film, il enchaîne avec Les Âmes câlines (2001) de Thomas Bardinet. Pourtant, c’est sa rencontre avec Matthieu Delaporte et Alexandre De la Patellière qui sera déterminante pour la suite de sa carrière. Après être devenu copain avec Matthieu en Terminale – « je recopiais sur lui et je lui faisais écouter les répètes de mon groupe de rock » –, il le retrouve à l’occasion de la projection d’un court métrage auquel il venait de participer. Quelques années plus tard, Delaporte et De la Patellière proposent à Jérôme de composer la musique de leur tout premier long métrage, La Jungle (2005). « J’ai tout donné sur ce film », raconte-t-il. « Du coup, comme ils étaient contents de mon boulot, ils m’ont de nouveau sollicité pour Le Prénom alors qu’au départ il n’était pas question que je le fasse. » Depuis, Jérôme Rebotier est devenu le compositeur attitré du binôme de réalisateurs.

 

Ce qui ne l’empêche pas de collaborer avec d’autres cinéastes, comme Tonie Marshall (Au plus près du paradis, Vénus et Apollon) ou Pierre Coré (Sahara, L’aventure des Marguerite). Vers la fin des années 2010, en constatant qu’il est beaucoup sollicité pour des comédies qui ne lui plaisent pas, il se tourne davantage vers le documentaire. « Je m’investis énormément dans ce que je fais et je me suis rendu compte qu’il vaut mieux garder son énergie pour les projets qui en valent le coup », dit-il encore. À l’image du Comte de Monte-Cristo (2024) pour lequel il compose une musique thématique en la mêlant à des codes plus modernes et en s’inspirant d’Ennio Morricone à qui il voue une vraie passion.

L’évolution des effets spéciaux

Publiée le 10 mars 2025

 

 

Si tu veux flexer en soirée ou impressionner, lâche cette phrase : 

 « George Lucas a révolutionné les effets spéciaux en 1977 avec Star Wars. » 

Entre les maquettes des X-Wings et les Na’vis en 3D ultra-réaliste d’Avatar 2, y’a une sacrée différence… Retour sur l’évolution des effets spéciaux (VFX) qui ont changé le game.  

 

1977 : Star Wars : Un Nouvel Espoir 

Quand George Lucas décide de donner vie à Star Wars : Un Nouvel Espoir, il sait qu’il ne pourra pas compter sur des images de synthèse qui se voit en pleine essort dans les années 80-90) pour ses batailles spatiales. La solution ? Direction Monsieur Lucas Bricolage ! 

Avec son équipe d’ILM (Industrial Light & Magic, aka les magiciens de la post-prod), il met au point la motion control photography. Cette technique révolutionnaire consiste à filmer des maquettes de vaisseaux avec des mouvements de caméra ultra-fluides et programmés, permettant ainsi des séquences dynamiques et réalistes. Contrairement aux effets rudimentaires de l’époque où les objets flottaient bizarrement à l’écran, ici, tout est calculé au millimètre près pour donner l’illusion parfaite du vol spatial. 

Le résultat ? Une bataille intergalactique qui envoie du lourd, et tout ça sans le moindre pixel généré par un ordinateur, juste avec des maquettes, des caméras robotisées et un savoir-faire bluffant. On peut clairement dire que Lucas et son équipe ont inventé le DIY version Hollywood… et ça marche du tonnerre. 

 

1993 : Jurassic Park – « IL VOUS REGARDE… »  

Steven Spielberg débarque dans les années 90 avec une question qui va révolutionner le cinéma (et ouvrant la porte à une avalanche de suites et de remakes) : 

« Et si on ramenait les dinosaures à la vie ? » 🦖 

Face à ce défi technique colossal, deux options s’offrent à lui : 

  • Tenter de louer un Vélociraptor sur LeBonCoin (bof, ça risque de finir en drame au service compta). 
  • Mélanger des animatroniques réalistes avec les premières images de synthèse vraiment convaincantes. 

Heureusement, Spielberg choisit la deuxième option, et avec l’aide des équipes de Stan Winston Studio (pour les animatroniques) et ILM (pour les effets numériques), il réussit l’impossible : donner naissance aux dinosaures les plus crédibles jamais vus à l’écran.  

Résultat ? Une claque monumentale pour le public : des créatures qui bougent avec un naturel bluffant, un réalisme encore impressionnant aujourd’hui et une immersion totale dans un monde où l’on croit vraiment que ces monstres préhistoriques marchent parmi nous. Grâce à Jurassic Park (1993), Hollywood comprend enfin que le numérique n’est pas juste un gadget pour faire joli, mais bien l’avenir du cinéma. Et ça, c’est un pas de T-Rex dans l’histoire des effets spéciaux. (Vous avez compris la blague…non…Ah…bon ben pas grave…Continuons)  

 

2009 : Avatar – James Cameron et son joujou bleu  

James Cameron débarque à Hollywood, observe les avancées en images de synthèse (CGI) et se dit : 

 « Ok, c’est sympa, mais on peut faire BEAUCOUP mieux. » 

Plutôt que de se contenter des techniques existantes, il décide de tout repenser de zéro (ou sinon, ce n’est pas drôle) et d’imposer de nouveaux standards à l’industrie. Il claque alors : 

  • Une motion capture révolutionnaire : Contrairement aux précédents films qui se contentaient de capturer les mouvements corporels des acteurs, Cameron pousse la technologie un cran plus loin en enregistrant chaque micro-expression faciale. Grâce à un système de capteurs ultra-précis, chaque émotion se retranscrit fidèlement sur les Na’vis. Résultat ? Avatar devient le premier film où des créatures numériques paraissent aussi expressives que des humains réels. 
  • Une caméra 3D inédite : Cameron ne voulait pas d’un simple film avec des effets rajoutés en post-prod. Il conçoit alors une toute nouvelle génération de caméras 3D, capable de capturer directement des images immersives en relief, sans tricherie ni conversion approximative. L’effet est saisissant : pour la première fois, on a l’impression d’être plongé dans un autre monde, et non juste de regarder un film en 3D. 
  • Un budget astronomique : Faire tout ça, ça coûte cher. Très cher. Très très cher. Avatar devient alors l’un des films les plus coûteux de l’histoire, dépassant les 300 millions de dollars (soit plus que le PIB de certains petits pays).  

Résultat ? Pandora, la planète fictive du film, est tellement crédible et immersive qu’elle donne envie de booker un billet pour aller s’y promener (spoiler : ce n’est pas possible, désolé). L’univers est d’une richesse visuelle incroyable, et chaque plante, chaque animal, chaque… (Vous l’avez vu je ne vais pas refaire l’éloge qualitatif).  

 

2022 : Avatar : La Voie de l’Eau, le patron est de retour  

James Cameron, toujours en quête de perfection visuelle, ne compte pas s’arrêter. Pour La Voie de l’Eau, il double la mise et pousse les limites technologiques encore plus loin, au point d’inventer des procédés jamais encore vus au cinéma. 

  • Première prouesse : la motion capture sous-marine. 

 Jusqu’ici, la performance capture se faisait sur terre, en studio, avec des acteurs bardés de capteurs et filmés sous des dizaines de caméras. Mais sous l’eau ? Jamais fait avant. Cameron et son équipe développent donc un système inédit permettant d’enregistrer les mouvements des acteurs en pleine immersion, tout en capturant la distorsion et le comportement de la lumière sous l’eau. Donnant des mouvements fluides et un réalisme saisissant dans toutes les scènes aquatiques du film. 

  • Des effets visuels ultra-précis. 

Les reflets, la lumière qui se diffuse sous l’eau, la transparence… Tous ces détails, qui paraissent naturels en conditions réelles, sont un cauchemar à reproduire numériquement. Pourtant, l’équipe de Weta Digital (les maîtres du CGI derrière Le Seigneur des Anneaux) réussit un exploit : chaque goutte, chaque éclat lumineux semble authentique. 

  • Cameron ne rigole pas avec l’immersion. 

Pour amplifier encore plus cette sensation, il s’appuie sur une caméra 3D révolutionnaire, spécialement conçue pour Avatar 2, et qui améliore la profondeur de champ et le relief de chaque image. Ajoute à ça un taux de rafraîchissement de 48 images par seconde (au lieu des 24 standards), et tu obtiens un film où tout semble plus net que le monde réel. 

 

Et demain ?  

Les VFX, c’est une course sans fin. Aujourd’hui, on parle d’IA, de réalité virtuelle, de 4D…Dans 10 ans, tu pourras peut-être ACTUELLEMENT jouer dans ton propre blockbuster depuis ton salon.  Le cinéma, c’était une fenêtre sur l’imaginaire.  Bientôt, ce sera une porte ouverte. 

Mais attention, l’IA n’est pas (encore) Spielberg… 

Alors oui, l’IA, c’est fascinant, ça peut générer des décors ultra-réalistes en quelques secondes, doubler des acteurs sans qu’ils ouvrent la bouche, et même créer des visages humains à partir de rien. Mais y’a des hic… 

Un film sans humain, ça sonne faux. Les IA créent des images, mais sans une vraie direction artistique derrière, ça reste un algorithme qui balance des pixels. 

Le syndrome du « too much ». Trop de CGI tue le CGI (coucou les films Marvel en full fond bleue). Quand tout est artificiel, le spectateur sent qu’un truc cloche. L’exemple parfait ? The Flash (2023) et ses CGI qui ressemblent à un jeu PS3. 

Hollywood flirte avec la flemme. Certains studios se disent « Pourquoi embaucher des artistes VFX quand une IA peut le faire plus vite et moins cher ? ». Moins de jobs pour les artistes et un risque de standardisation du cinéma où tous les films finiraient par se ressembler. 

Donc oui, l’IA, c’est un outil ultra-puissant… mais pas un réalisateur. Un bon film, c’est avant tout une vision humaine, une intention artistique, et une alchimie qu’aucun algorithme ne pourra reproduire. Vous pouvez dormir tranquilles… pour l’instant.  

I don’t want to be french but J’adore Arcane

Publiée le 25 mars 2025

 

Rarement une série animée (tiré d’un jeu) aura eu un impact aussi colossal qu’ARCANE. Propulsée sur NETFLIX par RIOT GAMES et le studio français FORTICHE PRODUCTION (et non pas fortnite production !), cette adaptation de l’univers de League of Legends a captivé aussi bien les joueurs fans de Lore que les spectateurs néophytes (personne qui débute ou qui manque d’expérience dans un domaine spécifique). Avec un mélange parfait d’animation époustouflante, de personnages complexes et d’une bande-son mémorable, ARCANE s’est imposée comme un phénomène mondial.  

 

Mais pourquoi cette série fonctionne-t-elle si bien ?  

On vous explique tout (et promis, pas de spoilers pour les retardataires). 

 

Tout commence avec l’animation, Fortiche Production a mis huit ans à concevoir la série (saison 1 et saison 2 incluses), et cela se voit dans chaque détail. Le style visuel mélange habilement 2D et 3D, avec des décors peints à la main qui donnent vie aux villes de Piltover et Zaun. Inspirés par le steampunk, l’Art Déco et l’Art Nouveau, ces décors offrent un univers visuel unique et riche. Ajoutez à cela des textures incroyables et des expressions faciales qui capturent chaque émotion (les side-eyes de Viktor), et vous obtenez une animation qui flirte avec l’œuvre d’art. C’est du grand cinéma, mais en série. Et avouons-le : voir un studio français briller à ce niveau, c’est une fierté. 

Mais une belle image ne suffit pas à captiver. Si ARCANE fonctionne, c’est aussi grâce à ses personnages. Chaque figure est complexe, nuancée, et profondément humaine, qu’il s’agisse de Vi, Jinx, Ekko ou encore Viktor (dont la VO, entre nous, est si captivante qu’on veut l’entendre lire des livres audio 🎧). Ce qui frappe, c’est la profondeur des relations, en particulier les dynamiques mère-fille et père-fille, des thématiques rares dans l’animation. La tension entre Jinx et Silco, ou les confrontations entre Mel et sa mère, ajoutent une intensité dramatique qui résonne universellement. On ressent leurs conflits, leurs dilemmes, leurs choix, et c’est là que la série touche juste : ces personnages ne sont pas des héros ou des méchants, ce sont des êtres brisés essayant de survivre dans un monde impitoyable. (Et c’est peut-être pour cela qu’on s’identifie si bien à eux). 

 

Et comment parler d’ARCANE sans mentionner sa bande-son légendaire ?

Dès la première saison, Imagine Dragons avait marqué les esprits avec Enemy, et la saison 2 poursuit sur cette lancée. Le retour de Stromae (et Pomme) avec Ma Meilleure Ennemi a suscité une énorme vague d’émotions chez les fans, mais c’est The Line de Twenty One Pilots qui s’est imposé comme une véritable pépite (je sais, ce n’est pas vrai, mais c’est mon article ok! ). La version live des THE GAMES AWARDS a même transcendé le titre original (le crie !), prouvant à quel point cette bande-son est intimement liée à l’univers de la série.

Cependant, tout n’est pas rose du côté des spectateurs. Beaucoup ont exprimé une certaine déception ou tristesse face à la conclusion de la saison 2. Sans entrer dans les détails, disons que certains arcs narratifs laissent des questions en suspens. Mais pas de panique ! RIOT GAMES a confirmé l’arrivée de spin-offs dans l’univers d’ARCANE. On peut donc espérer de nouvelles aventures, peut-être avec des héros d’autres régions de League of Legends. Piltover et Zaun ne sont que le début : imaginez une série sur Ionia ou Noxus… Les possibilités sont infinies. 

 

Et enfin, il faut souligner un autre point fort de la série : le doublage. La VO est magistrale, avec des performances intenses de Hailee Steinfeld (Vi) et Ella Purnell (Jinx). Mais la VF, brille ici comme l’une des meilleures traductions animées récentes. Chaque dialogue est soigneusement adapté, sans perdre l’essence émotionnelle des personnages. Une preuve de plus que le doublage, lorsqu’il est bien fait, peut transformer une expérience. 

 

Ce que RIOT et FORTICHE ont accompli avec ARCANE dépasse toutes les attentes : c’est une révolution visuelle, un enrichissement culturel, et un modèle pour l’avenir de l’animation. Mais avec des spin-offs à venir, le débat actuel sur l’importance du doublage… quel est l’avenir de l’animation mais aussi du doublage ? On en reparle très vite ! 

 

Sur ce, foncez sur Netflix et laissez-vous emporter par ARCANE. Préparez-vous à voyager, rire, vous attacher, pleurer, ou peut-être, être un peu déçu… Mais quoi qu’il en soit, allez regarder cette série et faites-vous votre propre opinion. Et n’oubliez pas d’ajouter un article à votre dossier « Open » après visionnage ! 😉 

Production audiovisuelle et défis logistiques : comment faire un bon repérage des lieux ?

Publiée le 21 décembre 2023

La production audiovisuelle, domaine passionnant, exigeant et complexe, qui implique la création de contenu où les professionnels doivent constamment relever des défis logistiques pour garantir la qualité de leurs projets audiovisuels. Afin de répondre à la demande croissante de ce secteur, l’ISA propose désormais un Mastère Production et Réalisation Audiovisuelle permettant aux étudiants d’offrir un titre RNCP reconnu par l’Etat de niveau 6.

Un élément important dans la réussite d’une production audiovisuelle est le repérage des lieux. En effet, le choix des lieux influence directement la mise en scène, l’atmosphère et la logistique de tournage. L’ISA vous propose ses meilleurs conseils pour relever les défis logistiques et repérer les lieux qui conviennent au mieux à vos productions audiovisuelles.

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LES DÉFIS LOGISTIQUES LIÉS À LA PRODUCTION AUDIOVISUELLE

Nombreux sont les défis à relever pour produire une réalisation audiovisuelle, parmi ces challenges on peut citer :

  • L’accessibilité et la disponibilité des lieux : un des défis majeur est de trouver des lieux qui correspondent à la vision créative et artistique du projet aux dates souhaitées. Il est essentiel que les lieux soient facilement accessibles pour les équipes et les équipements.
  • La conformité légale : la production audiovisuelle nécessite souvent l’obtention d’autorisation par exemple pour filmer dans des espaces publics, dans des bâtiments privés ou des zones réglementées. Par conséquent, la gestion de ces aspects légaux représente également un défi majeur.
  • Le budget : trouver des lieux abordables en maintenant la qualité de la production est un équilibre à trouver.
  • L’adaptation aux besoins techniques : chaque projet audiovisuel nécessite des besoins techniques spécifiques en termes de son, d’éclairage, de décors,… Repérer et trouver les lieux qui peuvent être adaptés à ces besoins tout en respectant les contraintes logistiques est un défi constant.

 

QUELLES SONT LES ÉTAPES POUR REPÉRER LES LIEUX ?

Pour relever ces défis, suivre un processus de repérage bien structuré est essentiel.

Voici des étapes essentielles pour réaliser un bon repérage des lieux :

  • Définir la vision du projet : c’est à dire savoir quel est le style visuel recherché ? Quelle atmosphère doit être créée ? Quels sont les besoins techniques spécifiques ? Une compréhension approfondie de ces éléments guidera au mieux la recherche de lieux.
  • Créer une liste de critères : après la vision définie, on peut dresser une liste de critères pour les lieux potentiels. Cette liste peut inclure des aspects tels que la taille, l’emplacement, l’accessibilité, la disponibilité aux dates souhaitées,…
  • Chercher des lieux potentiels : utilisez les ressources dont vous disposez pour trouver des lieux correspondant à vos critères. Cela peut inclure des bases de données en ligne, des agences de repérage, des réseaux professionnels, des réseaux sociaux et même des recommandations personnelles.
  • Visiter les lieux : une fois l’identification des lieux potentiels faite, vous pouvez organiser des visites pour évaluer leur adéquation à votre projet. Vous pouvez prendre en compte l’aspect visuel et esthétique, la taille, l’éclairage, le bruit ambiant, etc.
  • Obtenir les autorisations
  • Évaluer les coûts
  • Prévoir l’adaptation technique : si certains lieux nécessitent des adaptations techniques, il est judicieux de s’assurer des ajustements dans le plan de production.

 

NOS MEILLEURS CONSEILS POUR UN REPÉRAGE RÉUSSI

  • Commencez tôt : le repérage des lieux peut prendre du temps, il est donc important s’y prendre en avance en commençant le processus le plus tôt possible dans la phase de pré-production.
  • Ne pas hésiter pas collaborez avec des experts : leur expertise peut être une grande aide dans le repérage de lieux.
  • Soyez flexible et organisé : être flexible et organisé sont des qualités à avoir pour travailler dans le milieu audiovisuel. Parfois, des compromis seront nécessaires. Gardez une trace de tous les lieux potentiels, des contacts, des autorisations et des coûts. Une bonne organisation est essentielle, pour éviter certains problèmes plus tard.

Portrait de Gilles de Maistre

Publiée le 2 avril 2025

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Si Gilles de Maistre a sans doute été profondément marqué, enfant, par son grand-oncle René Clément qui l’accueillait sur ses tournages, comme Paris brûle-t-il ? (1966), il entame sa carrière comme reporter et documentariste pour la télévision : il sillonne la planète pour alerter le grand public sur les guerres, les famines, et les catastrophes naturelles. En 1990, il décroche le prestigieux prix Albert-Londres de l’audiovisuel pour son documentaire J’ai 12 ans et je fais la guerre. Pendant quatre ans, il s’emploie à dénoncer les violences infligées aux enfants à travers le monde – qu’ils soient soldats, délinquants, emprisonnés, surdoués ou surprotégés. « Ma vie, c’est de partir avec une caméra, tout seul, et de courir le monde pour rencontrer des gens et raconter le réel », confie-t-il. « J’ai été beaucoup marqué par Au revoir les enfants (1987) de Louis Malle. C’est un film bouleversant dans sa pudeur et sa sensibilité qui m’inspire beaucoup dans la façon de traiter les sujets avec humanité et sans démagogie. ».

 

En 1994, il passe à la fiction avec son premier long métrage, Killer Kid, autour d’un jeune Libanais d’une dizaine d’années vendu par sa famille à un groupe terroriste qui compte faire de lui un tueur sans état d’âme. Également producteur, il accompagne Bouge ! (1997) et Dissonances (2003) de Jérôme Cornuau et des séries télé comme Brigade des mineurs de Miguel Courtois. En 2001, il signe son deuxième long métrage, Féroce, qui évoque l’extrême-droite et provoque quelques remous à l’occasion de l’élection présidentielle de 2002. Toujours fidèle à l’écriture du réel, il continue à produire et réaliser des documentaires, comme Le Premier cri (2007) qui s’attache à la maternité d’une dizaine de femmes de pays différents. Deux ans plus tard, il décroche le prix du jury au festival de la fiction de La Rochelle pour son premier téléfilm, Grands reporters, qui inaugure une nouvelle manière de réaliser de la fiction, en la plongeant dans le monde réel. « Même quand je tourne un gros film avec une équipe de cinquante personnes », dit-il, « mon but c’est de raconter quelque chose qui est inspiré par la vérité et par le monde qui nous entoure. »

 

Entre 2009 et 2012, il signe le portrait de personnalités, comme Jane Birkin ou Bernard Arnault, tout en continuant d’être inspiré par l’enfance à travers les documentaires qu’il leur consacre, comme Adopte-moi, Petits princes ou Alerte enfants disparus. En 2015, il entreprend un projet très ambitieux, tourné en Afrique du Sud, autour de l’amitié entre une petite fille et un lion : Mia et le lion blanc nécessitera trois ans de tournage, sans effets spéciaux, pour installer une véritable relation entre la jeune comédienne et le fauve. Le réalisateur s’explique : « Comme rien n’est truqué, le dispositif crée quelque chose de charnel, d’émotionnel, d’organique, qu’on ne peut pas recréer avec des effets spéciaux. » Sorti en salles en 2018, le film enregistre 1,5 million d’entrées en France et s’impose comme le plus gros succès français à l’étranger en 2019 avec plus de 6 millions d’entrées !

En 2018, Gilles de Maistre s’associe avec Mediawan pour créer une ligne éditoriale ambitieuse qui lui permet de développer Le Loup et le lion (2021), grande aventure familiale se déroulant au Canada, autour de l’amitié improbable entre ces deux prédateurs. Le film remporte de nouveau un très grand succès et se classe dans le Top 10 aux États-Unis au moment de sa sortie. Ne renonçant jamais au documentaire, le réalisateur tourne Demain est à nous (2019) qui s’attache à des enfants se battant, aux quatre coins de la planète, contre l’injustice et les souffrances dont ils sont les victimes. En 2024, il revient à la fiction avec Le Dernier jaguar qui dénonce le trafic d’animaux et la déforestation en Amazonie.

Avec Moon le panda, sorti le 9 avril 2025, Gilles de Maistre poursuit son cycle d’aventures entre enfants et animaux. Tout premier film à faire tourner des pandas depuis au moins vingt ans, Moon, tout comme Mia et le lion blanc, a été entièrement réalisé, en Chine, sans le moindre trucage. Une vraie prouesse en soi. « Début 2024 marquait le 60ème anniversaire des relations diplomatiques franco-chinoises », raconte Gilles de Maistre. « Macron est venu en Chine et a favorisé la mise en place de coproductions entre nos deux pays. Puis, mon parcours a rassuré les autorités et le scénario leur a plu : non seulement il milite pour la protection des pandas, mais le héros est lui-même franco-chinois. Sans compter qu’il est joué par le fils d’une star de cinéma et d’une chanteuse française, très connue là-bas. Miracle supplémentaire : le petit garçon a tout de suite connecté avec les pandas sans grande préparation. Les autorités chinoises nous ont donné l’autorisation de tourner dans le Sichuan – même si, jusqu’à la veille du tournage, on n’était pas à 100% certain d’avoir accès aux pandas !»

 

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