La caméra, c’est cet appareil qui permet d’enregistrer les images des films, des documentaires, des émissions télé ou de ses meilleures vacances. Incontournables de l’audiovisuel, les équipements d’aujourd’hui font preuve d’un très haut niveau de technologie et de rendu. Retour sur l’histoire de l’évolution de la caméra.
De la photographie à l’image animée
L’évolution de la caméra est, pendant longtemps, liée de près aux innovations photographiques. En effet, la caméra enregistre une suite de plans photos qui sont ensuite présentés successivement afin de recréer l’impression de mouvement. En 1883, un médecin français développe son « fusil photographique », qui préfigure les caméras contemporaines. Pour étudier le vol des oiseaux, il remplace le barillet de son fusil par une plaque circulaire où 12 images sont impressionnées en une seconde. Il perfectionne son concept en utilisant quelques années plus tard le chronophotographe.
Le principe de la chronophotographie consiste alors à prendre une série de clichés à des intervalles très courts. Étienne-Jules Marey, son inventeur, l’utilise pour analyser le mouvement de ses sujets. Il s’inspire très directement du travail de Muybridge qui avait photographié en 1878 la course d’un cheval à diverses allures en utilisant douze appareils photographiques placés côte à côte et déclenchés successivement.
Plus tard, on continue d’utiliser les plaques photographiques, mais en remplaçant le bromure d’argent par du collodion. Néanmoins, le temps de pause requis pour voir apparaître l’image reste long et ne permet pas de capter des plans séquentiels suffisamment rapprochés pour véritablement donner l’illusion du mouvement. Marey développe alors une nouvelle méthode, la chronophotographie sur plaque fixe.
Dans une chambre photographique (une camera obscura), il place un disque obturateur tournant percé de dix fentes. L’obturateur effectue près de 10 tours par seconde et les images sont réunies sur une plaque fixe unique (avec un temps de pose allant jusqu’à 1/1000 de seconde). Marey poursuit son travail et développe la méthode géométrique.
On retient dans l’histoire de l’évolution de la caméra que le premier kinétographe est élaboré par Edison. Il adapte au système de Marey une pellicule celluloïd de 35 mm perforée sur deux rangs. Développé en 1882, ce procédé permet de mieux contrôler la vitesse de défilement de la bande. Pour voir le film, on regarde les images depuis l’œilleton d’une boîte en bois.
C’est après sa présentation à Paris en 1894 que les frères Lumière se lancent dans l’aventure et produisent l’année suivant le cinématographe. En combinant caméra et projecteur, les Lumière peuvent filmer où ils le souhaitent, leur premier essai ayant été pris au Grand Café de Paris en 1895. Après eux, l’évolution des caméras modernes et argentiques est marquée par l’utilisation de divers systèmes de griffes.
Évolution de la caméra dans les années 20 : vers l’art du cinéma
On considère que la première caméra est créée en 1888 par Eastman sous la marque Kodak. Pendant longtemps, et jusqu’au milieu des années 20, les caméras fonctionnent avec une manivelle à enclenchement mécanique, d’où l’expression « ça tourne ». Il faut attendre 1925 pour voir un moteur électrique intégré à une caméra.
Déjà certains modèles de caméras argentiques sont portables à main et c’est d’ailleurs dès le début du siècle que l’on voit les premiers montages et effets spéciaux réalisés. Méliès présente par exemple le « voyage dans la lune » en 1902, retenu comme le premier film de science-fiction.
La nécessité de munir les caméras argentiques d’un système de motorisation provient de la sonorisation du procédé. Le rythme de l’enregistrement des images doit, en effet, être parfaitement synchronisé avec le passage du son.
Les progrès de la photographie profitent à l’évolution de la caméra et, avec le développement des pellicules modernes, les particuliers accèdent également aux caméras dans l’entre-deux guerres. En 1927, les caméras parviennent à enregistrer le son sur une partie de la pellicule (en réalité, un disque de phonographe). Le film « The Jazz Singer » est d’ailleurs le premier film parlant et sonore.
Dans les années 1950, l’évolution des technologies du son permettent de développer des procédés d’enregistrement magnétiques.
La caméra : évolution du film en couleur et passage au numérique
Les évolutions se poursuivent et, en 1932, la caméra Technicolor trichome filme même en couleurs. La caméra gère trois négatifs à la fois, qui sont entraînés dans un synchronisme parfait. Un négatif est sensible au rouge, l’autre au vert et le dernier au bleu. Disney, peu intéressé par les procédés bichromiques, va adopter la version trichrome pour une de ses Silly Symphonies (des arbres et des fleurs).
Avec la couleur, la caméra se démocratise et on voit débarquer en 1965 la célébrissime Super 8, accessible à tous. Facile à utiliser et à transporter, elle propose un zoom et un réglage automatique de l’exposition.
On développe les premiers systèmes en relief préfigurant la 3D dès les années 50. Deux projecteurs sont couplés en salle pour envoyer deux images stéréoscopiques sur l’écran. Les années 1970/1980 sont marquées par l’évolution des innovations et les caméras s’ouvrent aux particuliers. Le grand public peut s’offrir un caméscope dès 1983, alors commercialisé par Sony. Les évolutions technologiques permettent d’équiper les salles obscures d’un système Dolby.
Dès 1990, l’évolution des nouvelles technologies permet de filmer en numérique. C’est le boom des caméras digitales, utilisées pour la vidéo-surveillance, pour dialoguer en ligne, envoyer des vidéos, etc. L’évolution des caméras et le passage au cinéma numérique date des années 2000. Certains experts considèrent même que c’est en 2009, avec la sortie du film Avatar, que les cinémas se sont pleinement convertis au numérique, ce qui a permis de poursuivre l’évolution technologique des caméras.
Les étudiants de l’ISA qui souhaitent obtenir leur BTS Métiers de l’Audiovisuel apprennent tout de l’évolution de la caméra à travers l’histoire. La constitution d’une solide culture générale en la matière leur offre une vision globale du secteur de l’audiovisuel et leur permet de se constituer une solide base de connaissances fondamentales dans leur futur métier.
La technologie des caméras se poursuit : elles sont aujourd’hui de taille minuscule et peuvent même s’intégrer aux smartphones tout en maintenant un très haut niveau de rendu.